Comment se passe un vol pour La Réunion

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Direction : La Réunion ! Et un vol pour « l’île intense » débute bien avant le décollage.

Le premier défi, digne de Fort Boyard, est celui de la balance. Il s’agit de charger la valise tout en la maintenant sous la barre des 23 kilos, la limite pour mon vol Air France. Puis, il faut que la balance de l’aéroport d’Orly soit du même avis que celle de la maison.

Après un contrôle de sécurité renforcé, il est temps de prendre place dans l’avion. Ce moment me fait penser à « Fight Club », de David Fincher. Un film de barjots avec Edward Norton (le narrateur) et Brad Pitt (Tyler Durden) notamment. Insomniaque, frustré à la dérive, le narrateur parle de ses nombreux aller-retour aériens (et de ses séjours à l’hôtel par extension) liés à son travail :

« A chaque nouveau voyage, toute une vie en miniature : sachet de sucre à usage unique, gobelet de crème à usage unique, noix de beurre à usage unique…
Kit plateau-repas cordon bleu micro-ondé, shampoing 2-en-1, échantillon gratuit de bain de bouche, savonnette miniature.
Les gens que je rencontre sur chaque vol sont mes amis à usage unique. »

C’est génial, comme concept. Hop, passons en revue mes amis plus ou moins à usage unique pour ce vol Orly-La Réunion.

 

  •  Il y a d’abord mes deux jeunes voisines de voyage, deux amies. Avant le décollage, l’une lit un SMS qu’elle a reçu : « Surtout, régalez-vous avec les bouchons ». Problème : elle ne sait pas ce que sont les bouchons, et son amie non plus. Je ne peux pas m’en empêcher : je leur fait un topo rapide sur les bouchons réunionnais. Je pense qu’elles y goûteront vite.

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  • J’ai aussi une petite tablette numérique fixée sur le dossier en face de moi. Je peux y suivre l’évolution du vol sur une carte, regarder quelques films, écouter de la musique… Mais je retiens surtout la diffusion d’une démo-vidéo HALLUCINANTE des hôtesses d’Air France expliquant les consignes de sécurité. C’est bizarre, je n’aurais jamais pensé qu’il fallait danser comme au Crazy Horse pour mettre un gilet de sauvetage. Et la dame à l’écran a aussi l’air SUPER heureuse de mettre un masque à oxygène. Affligé par cette vidéo, je repense à « Fight Club » et à deux moments.

1) Tyler Durden, assis à côté du narrateur dans un avion, regarde autour de lui et commente : « Issue de secours à 9 000 mètres d’altitude… Illusion de la sécurité ».

2) Tyler Durden et le narrateur dialoguent.
TD : « Pourquoi il y a des masques à oxygène pour les passagers ? »
Narrateur : « Pour pouvoir respirer. »
TD : (Il hoche la tête) « L’oxygène, ça vous fait planer. Si une catastrophe survient, on prend de grandes respirations paniquées et on devient rapidement euphoriques. Dociles. On accepte son destin.
Tout est là-dessus (il montre une plaquette de consignes de secours avec schémas). Amerrissage d’urgence à 900 km/h ;des visages sereins, tranquilles comme des vaches sacrées. »

 

  • J’ai droit à un repas du soir. Du très soir même, car servi à plus de 22h30 (le décollage, prévu à 20h55, a finalement eu lieu vers 21h15). Le repas n’est pas extra, mais il comble la faim. Je regrette l’absence de lingette lave-mains (heureusement, j’ai un flacon de gel pas loin). Surtout, je remarque une petite touche particulière : en guise de boissons, on me propose un gobelet d’eau fraîche, une bouteille de 13 cl de vin et… un flacon de 5 cl de punch « Blonde des îles » de chez Isautier, un producteur réunionnais de Saint-Pierre.Je n’aime pas trop l’alcool, mais la touche personnalisée est appréciable En prévision d’une nuit à venir compliquée et pour me remettre de l’émotion du décollage – moment critique durant lequel j’ai beaucoup regretté le signal sonore plaintif du RER qui annonce la fermeture imminente des portes –, je bois ce punch à 18°C. Cela peut sembler peu élevé, mais c’est suffisant pour me donner l’impression qu’on m’a anesthésié la tête.

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  • Autres amis à usage unique : les passagers. Mes deux voisines sont discrètes. Le voisin assis juste derrière moi fait un malaise en pleine nuit, nécessitant un appel des hôtesses « Nous aurions besoin d’un médecin, qu’il contacte un membre de l’équipage ». A une heure de l’arrivée, c’est au tour de la voisine assise juste en face de se sentir mal. Finalement, plus de peur que de mal pour les deux. Un mot aussi pour l’enfant malade qui pleure pendant de longues heures en pleine nuit. Ce n’est pas  facile, mais je parviens à me convaincre que ses parents et l’enfant lui-même surtout sont les plus à plaindre.

 

  • Air France m’a donné un kit de voyage comprenant un petit oreiller, une couverture et un casque audio à brancher à la tablette. Mais attention : pas question de garder cet attirail une fois à destination. J’ai aussi droit à une serviette fraîcheur et à un masque pour les yeux pour dormir. C’est gentil, mais parano comme je suis, pas question de me couvrir les yeux et de m’assoupir entouré de centaines de personnes à bord d’un bout de métal lancé à plus de 700 km/h au-dessus de l’océan.

 

  • Peu avant l’arrivée à Saint-Denis, je m’écorche un doigt. Rien de méchant, mais je risque de tacher mes vêtements. La gentille hôtesse me donne alors une lingette désinfectante et un pansement. Lequel tiendra pendant une heure ; c’est peu, mais ma chemise blanche est sauvée.

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  • Pour ce voyage, j’avais prévu d’emmener un livre intitulé « La Réunion en 200 questions », à acheter à la Fnac la veille du départ. Mauvaise idée : il n’est plus disponible, sauf sur commande. J’ai donc opté pour un autre livre qui a retenu mon attention dans les rayons : « La vérité et rien d’autre » (« Undisputed truth »), autobiographie de Mike Tyson. *Comment ça, y a aucun rapport avec La Réunion ?*

 

  •  Pour passer le temps, mon PC portable m’est aussi d’un grand secours. Il comporte notamment une bonne bibliothèque de films et séries. Je prends tout de même soin d’éviter « Lost », « Homeland » ou des passages de « Fight Club ». Un avion qui se crashe sur une île mystérieuse, une série sur le terrorisme ou un personnage qui rêve de voir son vol s’écraser, il y a mieux pour voyager à bord d’un Boeing…

 

Après un petit-déjeuner simple et sans touche 974, il est temps d’aller aux toilettes. Plusieurs amis à usage unique ont la même idée que moi : changer de tenue. Et pour cause : je porte un t-shirt à manches longues chauffant car il faisait 1°C à Orly. Dans les toilettes, je le troque contre une chemise blanche. Une heure après, on atterrit à l’aéroport Roland-Garros de Saint-Denis : il est 10h45, heure locale, et il fait 28°C. Oté, La Réunion !

2 réflexions sur “Comment se passe un vol pour La Réunion

  1. eh oui ça c’est le plus dur ..pour débuter tes vacances!!!Mais te voila sur « ton île » ou tu vas (re)découvrir ta famille réunionnaise et apprendre de nouvelles recettes!!Et en plus tout ça dans un grand confort! Allez mon cafre Bnnes Vacances

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  2. Mais en fait, c’est toi Edward Norton dans Fight Club, ça coule de source! Un mec insomniaque qui prend l’avion seul, recherchant ses amis à usage unique, saoulé par son boulot, rêvant d’un monde meilleur : La Réunion ou l’Essonne indépendante^^.

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